S’Glàs, juste un verre ?

S’Glàs, une micro filière de récupération des bouteilles

J’ai la chance de vivre dans une région où perdure depuis les années 60 la consigne des bouteilles de bière, d’eau et de limonade.

Nos belles bouteilles de Gewurztraminer, Riesling et autres Pinots échappent encore à cette démarche vertueuse et cela représente 125 millions de bouteilles sur une année.

Certes je ne pourrais pas toutes les sauver, mais était-ce une raison pour ne pas essayer ? Je suis convaincue que c’est avec un ensemble de petites actions que nous parvenons à créer un monde meilleur. 

C’est en rencontrant des restaurateurs et des viticulteurs engagés que l’initiative S’Glàs est née. Ainsi chaque semaine, sur le chemin de l’atelier, je récupère auprès de nos partenaires entre 200 et 1000 bouteilles.

Une identité régionale

Enfant d’expatriés puis expatriée, Maya grandit et évolue en apatride. Séduite par les charmes de la région, c’est en Alsace qu’elle choisit de poser ses valises et de s’installer. Maya décide de porter fièrement cette identité culturelle dont elle a fait le choix de son héritage.

Un projet engagé

Formée en architecture d’intérieur, Maya pense les espaces à vivre. Spécialisée dans la reconstruction et la logistique d’urgence, elle s’engage à «panser» les espaces à travers le monde pour Médecins Sans Frontières. Elle comprend que les intérieurs ne sont pas figés, on s’y meut et on s’y émeut.

La passion du verre

Aujourd’hui vitrailliste et créatrice verrier, Maya se veut artiste et artisane de sa région. Elle exprime sa créativité et sa passion du matériau verre en alliant l’amour de son patrimoine et une approche du verre résolument contemporaine et architecturale.

S’Glàs, le savoir-faire d’une artisane du verre

Ce projet et ses vertus environnementales n’auraient pu voir le jour sans cette passion du travail verrier qui m’anime. 

De prime abord, la fabrication d’un verre à partir d’une bouteille pourrait paraître simple : un trait de coupe et un coup de ponçage. C’est pourtant bien plus que cela. C’est la satisfaction pour  l’artisane de faire un bel objet et de pouvoir ainsi communiquer sa passion et son savoir-faire.

Je vais vous conter l’histoire de ce verre qui partagera votre quotidien. Il y a, au commencement, la collecte de la bouteille et son désétiquetage. Ensuite, à l’aide d’une scie diamantée, on la coupe, puis on ébauche sa surface une première fois pour supprimer les éclats. On effectue par la suite un second ponçage, plus doux, afin de lisser son buvant. Pour vous offrir un contact délicat en bouche, on lui sculpte deux beaux chanfreins. Enfin, pour une apparence des plus brillantes, le verre est poli au liège puis lustré à la roue de feutre.

Cerise sur le gâteau, l’eau nécessaire au travail du verre est filtrée puis réutilisée. Les cols en aluminium, les bouchons et les étiquettes ainsi récupérés rejoignent leurs circuits respectifs de recyclage.